PV Whity

Légèretée se laissa atterrir en douceur parmi les nuages d'un blanc mousseux d'un blanc de neige. Elle était si légère que le nuage sur lequel les délicats pieds de la "jeune" ange s'était posé ne remua ni ne se creva.
Elle était vêtue d'une robe blanche toute simple - avec deux boutons bleus à la place des yeux lol n'en prenait pas compte il n'y a que Whity qui peut comprendre - si légère que le tissu flottait autour d'elle, légèrement fendue sur le côté. Elle était pied nus, et sa peau nacrée se confondait avec la blancheur des nuages. Doucement, elle replia ses ailes dans son dos et s'étira.
Légèretée lança un regard vers le soleil qui luisait au-dessus d'elle, tel un grosse boule transpirante plein de chaleur. Pourtant, il ne tapait pas fort sur la peau de l'ange qui restait blanche.
Elle caressa du bout des doigts - un tic - sa vieille et vilaine cicatrice. Elle n'en prenait même plus compte : ce geste était devenue un réflexe naturel. Mais cet fois, elle sentit bien sous ses doigts sensibles le relief sur la peau ; elle se mordit les lèvres, et, à nouveau, regarda le ciel. Un bateau passa dedans à une vitesse aérienne, puis disparut loin, loin sur le territoire céleste, éclipsé par la lumière éblouissante du soleil.
Légèretée s'imagina un gros bonhomme, riche, transpirant, tournant entre ses doigts boudinés un cigarette. Elle éclata doucement de rire, d'un rire frais, en contemplant à nouveau le soleil : c'était à cette image qu'il lui faisait pensée. Puis, d'un geste vif, elle se détourna, et regarda de l'autre côté.
Une étendue de nuage qui s'étendait à perte de vue, loin, loin. Elle songea avec tristesse aux anges, au-dessous, qui ne pouvait profiter de la lumière rayonnante du soleil, à cause de ses gros nuage. Mais elle chassa vite cette pensée de son esprit : les anges pouvait voler et ne s'en privaient pas. S'ils voulaient du soleil, ils n'avaient cas traverser la couche des nuages. Donc tout allait pour le mieux.
Une brise légère vint jusqu'à elle, l'entoura, la caressant, faisant doucement voleter sa robe. Elle ferma les yeux et laissa cette caresse si douce lui traverser le corps, l'envelopper. Elle se laissa tomber à genoux sur les nuages, et s'allongea, comme pour bronzer. En fait, elle savourait la délicieuse sensation de bonheur, de bien-être... Ses cheveux lui formant une couronne autour de la tête, étrangement rayonnante, elle resta là, longtemps, allongée sur les moelleux nuages, pour le simple plaisir d'être là.
Puis elle se redressa, et d'un geste de la main, caressa le vent. Puis elle s'accroupit, posa les mains au sol et se releva avec une douceur étrange. Juste pour la plaisir, elle se mit alors à sauter sur le nuage. Rien ne se produisit, si ce ne fut qu'une léger tressaillement de la part de ce dernier. Elle éclata alors d'un rire clair, pur, joyeux.

{Lol... Il y a une poupée de chiffon... avec une robe à fleurs... des chaussons vernis, des rubans dans les cheveux et... Aaaah ! De grands yeux bleus !}

Je regardais les environs, et aperçus un nuage qui bougeait bizarrement. En fait, comme si il servait de trampoline pour quelqu'un. Je remontais, curieuse de pouvoir savoir qui faisait bouger ce nuage comme ça, puis aperçus ma soeur. Elle semblait bien joyeuse, et je m'allongeais sur le nuage à côté d'elle.

~ Hello soeurette ! Ca va ?

Mais bon, même si on se voyait tous les jours, ne perdons tout de même pas la bonne vieille habitude de salutation, il ne faudrait pas qu'elle se perde... Je la regardais, non pas moqueuse, ni même amusée, mais habituellement. Je m'étendis encore plus confortablement sur le nuage qui me servait de matelas. Il était pas mal, lui. Ce serait un nid douillet formidable. D'ailleurs, je remarquais qu'ici, le soleil était beaucoup plus radieux, et bien plus serviable pour la pâle peau. Je me souvins brusquement de la maison, où anciennement j'habitais avec mes parents maintenant décédés. Il n'y avait pas de nuages, là-bas. Jamais. Il faut dire que les anges les écartaient sûrement... Mais enfin, sauf qu'ils ne veillaient pas sur nous, ou alors étaient vraiment distraits puisque un soir nos parents sont... il ne vaut mieux pas y penser, sinon ça va recommencer, je vais perdre tous mes efforts pour être la plus légère possible, je vais tomber à travers ce nuage, avoir une frousse pas possible, et finalement revenir sur le nuage, le recoller. Entretemps, Légèretée serait victime d'une crise cardiaque. Mais bon. J'essayai de ne plus y penser, puis me mis en position du lotus, et regardais espiègelement Légèretée dans les yeux.

Légèretée, bien qu'elle voyait Whity six fois ou plus par jour, fut tellement contente de son arrivée qu'elle lui sauta dans les bras ; Whity n'étant que sortie à la taille du nuage, la situation parut très bizarre et même ridicule.
L'ange lâcha très vite sa soeur qui alla s'allonger voluptueusement sur le nuage. Elle resta ainsi immobile tandis que Légèretée se mettais à lui sauter par-dessus, heureuse. Lorsque Whity se redressa sans prévenir, Légèretée, en plein saut au-desssus d'elle, déploya ses ailes et s'envola pour éviter que ses pieds heurtent le visage de sa soeur.
Immédiatement, le vent frais sur son visage, la sensation d'enivrement se répandit en elle. Elle ouvrit les bras dans une position de grâce, et s'éleva plus haut, encore plus haut... Rien ne comptait plus que pour elle la chaleur intense du soleil sur ses bras nus, la caresse du vent sur son corps et la sensation de domination du monde.
Elle ferma les yeux.
Les rouvrit quelques minutes après, et les baissa vers le bas. Les nuages n'était plus qu'une grande étendue blanche en-dessous d'elle et, catastrophée, elle se rendit conte qu'elle avait oublié Whity sur son nuage. Sans prendre la peine de la cherche des yeux, elle pivota, son visage en bas, mis ses deux mains devant elle et piqua en flèche, le plus rapidement possible.
En deux minutes, elle était de retour près de Whity. Elle marmonna, gênée :

- Désolé... C'était l'envie...

Puis elle sourit à sa soeur. Oh ! Pas grave.

Je regardais ma soeur s'élever dans les airs, avec un air idiot sur le visage. Elle s'élevait dans les airs, avec une pose gracieuse, l'air d'être une statue. Soudain, comme un hic, elle se rappella de mon existence, et redescendit en piqué. Ma soeur volaiit bien, il fallait l'avouer. Elle dit que c'était une soudaine envie, puis elle me sourit, et je fis de même. Ben quoi, ma soeur avait le droit de s'élever dans les airs, dans une pose bizarre mais gracieuse, et de redescendre en piqué, ébouriffant mes cheveux coupés court. J'annonçai à ma soeur :

~ J'ai une super nouvelle ! J'ai trouvé un bateau où on pourrait se faire engager ! Ce serait cool, non ? Depuis le temps que tu rêves d'êtres éclaireuse !

Je me levais et lui souris. C'était une chance à ne pas rater, j'espère qu'elle en prendra conscience.

Whity lui rendit son sourire et Légèretée eut du mal à ne pas refaire deux fois le sien. Donc elle ressourit. Ouf ! Sa soeur lui pardonnait, même s'il n'y avait pas grand chose à lui reprocher.

- J'ai une super nouvelle ! J'ai trouvé un bateau où on pourrait se faire engager ! Ce serait
cool, non ? Depuis le temps que tu rêves d'êtres éclaireuse !

Légèretée quitta le monde. S'envola.
Elle rêvait, en effet, d'être éclaireuse depuis longtemps. La solitude... Partir des jours, des nuits, seule, dans le ciel, à pouvoir sentir la caresse du soleil, du vent, de tous les plaisirs de la vie sur sa peau. Voyager sans interruption, retrouver un groupe, un groupe auquel elle appartenait artificiellement, pour repartir aussitôt...
L'image se brisa.
Whity, elle la quitterai. Elle ne la verrai presque plus.

- Oui, c'est vrai. Mais tu sais, je devrai te laisser... Ma vie changera.

Personne ne pouvait ignorer le lien, invisible, transparent, fin mais solide, qui rattachait les deux soeurs l'une à l'autre. Légèretée sauta moellement sur le nuage. Elle n'avait plus envie de rire. Mais autant en profiter ! Elle essaya alors un courageux sourire, puis dit :

- Et toi, tu voulait être... musicienne, non ? Mais au fait, comment s'appelle cette compagnie ?

Je regardais ma soeur. Ah, ce n'est pas faux : je devrais la quitter quelques temps, mais une idée me traversa : Je pourrais l'accompagner, de temps en temps, tous les matins, par exemple. Malheureusement, parmis les plaisirs que donne ce travail, eclaireuse, il est aussi l'un des plus dangereux. J'avais souvent lu dans les journeaux que des éclaireurs étaient pris en otage, et on en demandait une raçon. Je mordis ma lèvre supérieure, perplexe, puis vis que ma soeur faisait des efforts pour sourire, et j'en fis autant. On se facilitait la tâche, si on souriait ensemble. Puis elle me dit :

~ Et toi, tu voulait être... musicienne, non ? Mais au fait, comment s'appelle cette compagnie ?

Je la fixais, mon enthousiasme revenu. Je m'écriai, ayant retrouvé ma bonne humeur.

~ Musicienne, c'est ça. Et la compagnie s'appelle... Attends, ça va me revenir...

Je claquais des doigts, essayant de retrouver le nom, parmis ma mémoire... J'avais entendu la sortie d'un nouveau bâteau réellement génial, obtimal, avec un bon salaire, et quelques autres trucs dans un journal de petites annonces. Soudain, le nom refit surface, ce nom qui m'avait inspiré une confiance, et surtout le nom de son commandant... Lune ! C'était un magnifique nom, pour moi. Pas autout toutefois que Légèretée. Ce nom me faisait... voler. Et moi, banale Whity... Mais bon ! Je criai presque :

~ Le Phoenix ! Voilà, ça me revient. J'adore ce nom, je en sais pas pourquoi .

- Musicienne, c'est ça. Et la compagnie s'appelle... Attends, ça va me revenir...

Légèretée attendit patiemment. Enervée, Whity claqua des doigts, chechant dans sa mémoire ce nom inacessible. Enfin, elle s'écria, le sourire revenu :

- Le Phoenix ! Voilà, ça me revient. J'adore ce nom, je en sais pas pourquoi.

Légèretée ouvrit des yeux ronds. Elle regarda Whity sans y croire, puis parvint à balbutier :

- Le... le Phoenix ? Tu.... tu as ré... révisé ta position ? Tu es devenu un...

Elle ne pouvait pas y croire. Elle avait envie de pleurer, ses yeux était rempli de larmes brûalntes qui menaçaient à tout moment de couler.

- ... un pirate ? termina-t-elle dans un gargouilli.

Elle éclata. Les larmes roulaient en torrent sur ses joues, irrépréssibles. Une fêlure s'était ouverte dans son coeur, cette fêlure saignait, et son sang était les larmes de Légèretée. Elle ne pouvait plus regarder Whity. Elle recula à tâtons, ne distinguant que des ombres à travers ses larmes. Elel avait l'impression que son coeur avait éclaté. Voulait que son coeur eut éclaté, car comme cela, elle quitterai le monde, ce monde atroce où Whity avait trahi... Elle agita les mains devant elle et, à travers les larmes salées qui ruisselaient, elle balbutia :

- Si... si c'est de cette... cette manière, le lien est... ets coupé... Nous ne sommes plus ensemble...

Elle recula encore, pleurant de plus en plus. Ce beau lien, si merveilleux, qu'elles avaient poli, aiguisé, coloré au rhytme des années était brisé, d'un coup, comme ça. Elle voulait se couper les ailes, se jeter du bas du nuage... Elle n'existait plus, Whity avait trahi. Comment avait-elle fait, tout-à-l'heure, pour rire, être heureuse ?

° Whity a trahi, Whity n'est plus avec toi, Whity est passé du côté des pirates, Whity a coupé le lien... °

Tout se chamboulait dans ma tête. Des pirates ? Eux ? Ce n'est pas possible, voyons ! Puis je m'écriai :

~ Non ! Je ne savais pas, je ne savais pas... Désolée Légèretée ! Non, mais... ce n'est pas ça ! Je n'ai pas trahi, je ne suis pas de leur côté ! Je suis avec toi, calme-toi... Tranquille... Chut !

Je la pris doucement dans mes bras, puis la bercai, pour qu'elle se calme. Ma soeur, Légèretée, était très sensible, et surtout envers moi, qui est sa seule et unique famille. Je tiens beaucoup à ma soeurette et ne la trahirais jamais. Que ce soit pour de l'argent, pour de meilleures conditions de vie, ou bien d'autres choses positives. Non, Whity donnerait tout pour rester avec Légèretée. Aussi, elle lui murmura quelques paroles apaisantes, et la serra un peu plus dans ses bras.

- Non ! Je ne savais pas, je ne savais pas... Désolée Légèretée ! Non, mais... ce n'est pas ça ! Je n'ai pas trahi, je ne suis pas de leur côté ! Je suis avec toi, calme-toi... Tranquille... Chut !

Légèretée était à moitié soulagée, mais elle n'arrivait pas à arrêter de pleurer. Ses épaules s'affaissèrent tandis qu'elle sanglotait, son visage et sa robe trempée de larmes. Elle essaya de s'essuyer les yeux d'un geste de la main, mais au même moment, Whity l'étreignit et se mit à la bercer et lui murmurant des paroles apaisantes. Légèretée, les épaules secouée de sanglots, essaya tant bien que mal de lui rendre son étreinte et elle restèrent là, longtemps, enlacées. Légèretée n'arrivait toujours pas à s'arrêter de pleurer : elle avait tellement peur que cela arrivait, que sa soeur et elle se séparent...
Elle essaya de parler, mais ne produisit qu'un horrible gargouilli.

Et Légèretée pleurait toujours. Au yeux de Whity, c'était une mignonne, sympathique, adorable créature qu'il fallait à tout prix protéger. Cette créature était ma seule famille, et je ne pouvais absolument pas l'abandonner. Elle était tout pour moi, j'étais tout pour elle. Si je trahissais, Légèretée serait là, seule, grignotée par la solitude. Et moi, déjà morte de honte. Comment aurais-je pu la trahir ? Je ne comprenais pas comment elle avait pu croire ça, mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Je m'asseyais, l'entraînant avec moi. Je le regardais, dans ses yeux inondés de larmes. Si frêle, si fragile, si belle...

Je suis souris de mon sourire le plus chalereux et réconfortant, mais je ne parvins par à rivaliser avec les sourires que me faisait Légèretée. Je lui murmurais, doucement, un diction qu'un jour nous avait dit notre mère :

~La solitude n'est qu'un frêle fleuve qui se brise à la moindre affection... Et l'affection que j'ai pour toi, Légèretée, brise des montagnes.

Je lui souris à nouveau, timidement.

Légèretée sentit que Whity l'entraînait. Elle se laissa faire, se détachant de sa soeur, ne la tenant plus que par la main. Elles s'assirent sur le nuage, et l'ange, à travers ses larmes, écouta Whity qui lui disait sagement :

- La solitude n'est qu'un frêle fleuve qui se brise à la moindre affection... Et l'affection que j'ai pour toi, Légèretée, brise des montagnes.

Émue, Légèretée caressa doucement la main de sa soeur. Elle n'osait pas, n'arrivait pas à parler. Elle leva son autre main, et du bout des doigts, essuya une larme qui, doucement, perlait à sa paupière. Puis, d'un geste à peine plus assuré, enleva celles qui roulaient doucement sur sa peau. Elle sentit le relief de sa cicatrice qui lui avait déformé le visage, et regarda celui de Whity en pensant : quelle chance ! Elle est si belle, elle enlumine le monde, alors que moi... Elle eut envie de s'arracher sa cicatrice, de la jeter loin, loin, loin... Même les crèmes adoucantes pour peau n'arrivaient pas à masquer cette vilaine malformation.
Elle se leva, et regarda l'horizon, le soleil. Elle ne pensait maintenant plus à un gros bonhomme rougeaud suant, mais à une sphère protectrice et douce...

- Je... je suis désolé.

Ce fut les premiers mots qu'elle fut consciente de prononcer.

J'avoue être un peu surprise par ce que ma soeur vient de dire. Désolée ? Elle ? Mais c'est plutôt moi et ma vigilance d'artichaut qui devraient s'excuser ! Aussi, je levais vers elle des yeux interrogateurs et lui dis :

~ Pourquoi devrais-tu t'excuser ? C'est plutôt à moi de m'excuser pour mon intattention !

Je lui souris, l'air de dire : "T'inquièèète, j'chui pas fâchée contre toii !!" puis essayais de faire un air décontracté. Ce que je n'étais sûrement pas. Encore pétrifiée que ma soeur ait pu croire ça, je ne pus cependant le lui reprocher puisque c'était évident. Si on avais dit ça, et que savais que le Phoenix est un bâteau pirate, j'aurais sans doute cru la même chose, et j'aurais été terrifiée, même si ce n'était pas l'intérêt de la personne qui m'aurait dit ça, m'enfin bon, passons. Je regardais ma soeur, et je me souvins de la promesse qu'on s'était faites, un jour. Et je murmurais doucement, des mots qui sont gravées dans ma mémoire et la sienne :

~ Ensemble à jamais, à jamais loyales, à jamais seules...

Puis j'attendis doucement sa réaction à mes deux paroles, et ramennant mes jambes contre mon torse.

- Pourquoi devrais-tu t'excuser ? C'est plutôt à moi de m'excuser pour mon intattention !

Légèretée fit volte-face, et sous le coup violent, sa robe déjà assez fendue jusqu'au mollet. Elle la regarda d'un air désolé, et déjà Whity continuait :

- Ensemble à jamais, à jamais loyales, à jamais seules...

Légèretée, pour le coup, oublia complètement sa robe. Elle baissa le regard vers sa soeur, et la mémoire lui revint...

Une lumière verte illuminait le petit bosquet d'arbre et, pas loin, on entendait un ruisseau couler. Deux enfant étaient assise sur l'herbe, l'une d'elle allongée. Le bruit de leur conversation réosnnaient dans la lumineuse forêt, enluminant l'espace.
Un éclat de rire retentit. L'une des deux fillettes, celle couchée, riait au éclat tandis que l'autre semblait être assez fière de sa propre blague. Puis elle recommencèrent à discuter gentillement.
Soudain, celle assise à côté de l'autre lui prit la main dans un signe de tendresse. La petite la lui serra fort, et elle murmurèrent quelques choses en même temps. Les rire et l'insouciance joyeuse de les quelques secondes qui avaient précédés ce moment était devenus soudain solonel...

Les larmes étaient montées aux yeux de Légèretée. C'était elle, la petite fille qui s'était voluptueusement allongée sur l'herbe, avant d'entendre les hurlements des loups, et de voir ses parenst tomber. Elle regarda Whity dans les yeux et ses genoux se dérobèrent sous elle : elle tomba à genoux sur le nuage, et murmura, la voix pleine d'émotion :

- C'est vrai... J'avais oublié.

Vous n'imaginez réellement pas quel effet ça fait de penser à ses parents, alors qu'ils sont loin dans le ciel, et que vous les rejoignerez dans longtemps encore... Je pensais au jour, où c'était mon anniversaire à Légèretée et moi. Oui, car notre anniversaire est le même jour... le 1^er juin. Ce jour magique où l'on vient au monde, où l'on sent tout ce qui nous entourne, l'air, les parfums, les caresses...

" C'est aussi réel qu'hier. C'était dans une petite maison, au bord d'un champ, et que moi et Légèretée avons fait notre apparition au monde extérieur. Nous avons, comme tous les enfants, au début pleuré. Mais notre mère a réussi à nous calmer d'une voix qu'elle seule possédait. Quelques années plus tard, j'avais 5 ans. Ma soeur était déjà d'une beauté éblouissante, à cette époque. Et moi, une petite enfant tout aussi normale que les autres. Peut-être plus attirée par les garçons. Et quelques années plus tard encore, l'attaque des loups. De grands loup, gris, mouillés, féroces, déferlèrent sur la campagne, et notre maison, qui se trouvait à l'entrée de cet hameau. Incroyablement, Légèretée parait les coups, et je faisais de même. Il était difficile de ne pas succomber à la fatigue qui montait, qui voluptait et ondulait autour de nous. On croyait entendre les crépitements des crocs, des dents, des cris, à des kilomètres à la ronde. C'était réellement insupportable. Les loups restèrent jusqu'au soir. C'est à ce moment précis que ma mère, mon père, ont été... "

Je regardais Légèretée, l'air de me reprocher quelque chose. Elle m'avait murmuré : "C'est vrai... J'avais oublié". J'avais envie de lui répondre, mais c'était dur de s'y resoudre. Je crois qu'elle va se vexer... Alors je ne dis rien. Je la regarde tout simplement, et laisse mes jambes glisser de la pose "accroupi" en "allongé". Je scrute le ciel, du coin du regard, puis aperçois l'ombre d'un navire. Un navire pirate ou commerçant ? Je lançais à Légèretée un regard un peu effrayé.

Légèretée fixait attentivement les yeux de Whity, un peu vitreux. Soudain, ils dévièrent brusquement de trajectoire. L'ange leva le regard et vit un vaisseau dans le ciel, à quelques mètres deux, qui avançaient lentement. Elle le scrupta, affolée, puis se leva d'un bond. Instinctivement, elle serra la main, s'attendant à trouver le bras de sa soeur comem porte-douleur, mais il n'y avait rien. Elle jetta à peine un regard vers Whity pour voir qu'elle était par terre. Ses ailes se déplièrent, et se replièrent aussitôt. Si elle s'envolait, elle irait droit sur le vaisseau, car au démarrage, il était impossible de se diriger.
Elle cligna nerveusement des yeux, car le cile d'un bleu lumineux lui transperçait ses yeux clair comme l'eau, sans parler du soleil tout proche qui éclairait encore plus la vue. Elle fit instinctivement un pas en arrière, comme si une alarme sonnait en elle : "Attention, danger !!"
Elle essaya de se calmer, sans succés. Elle s'efforça de penser : c'est sans doute un vaisseau de notre côté... Voyons... Tout va bien... Elle n'arrivait pas à croire ce qu'elle s'efforçait de croire.

» Whity - Dead or Life ?